Texte de base:
Les voisines
faisaient à haute voix des vœux pour que notre bonheur soit durable et notre
santé prospère. Des you-you éclatèrent sur la terrasse. Des femmes venues des
maisons mitoyennes manifestaient ainsi, bruyamment, la part qu’elles prenaient
à notre joie. Ma mère ne cessait de remercier les unes et les autres. Driss El
Aouad arriva de son atelier. Sa femme le mit au courant du retour de mon père.
Il appela : – Maâlem Abdeslem ! Nous sommes très heureux de te voir de retour
parmi les tiens. – Monte un instant, Driss. Driss, le fabricant de charrues,
avait le même âge que mon père. Tous les deux frisaient la quarantaine. Ils se
connaissaient depuis longtemps et s’estimaient beaucoup. Driss El Aouad monta
chez-nous. Les deux hommes, après les salutations d’usage, discutèrent
familièrement. Ils parlèrent de la qualité des récoltes, des prix des denrées,
des amis communs. Driss dit à mon père : – Tu viens d’arriver et peut-être même
les gens de ta maison ne le savent-ils pas encore. Le divorce entre Moulay
Larbi et la fille du coiffeur a été prononcé hier devant notaire. – Louange Ã
Dieu ! Moulay Larbi va pouvoir enfin retrouver la tranquillité de l’âme, la
paix des hommes bénis. Je savais que la folie de Moulay Larbi serait passagère.
N’est-ce pas folie de vouloir, conduire plusieurs attelages à la fois ? Il est
déjà si difficile de s’entendre avec une seule femme, de vivre en harmonie avec
les enfants de sa chair. Moulay Larbi a goûté au fruit amer de l’expérience, le
voici de nouveau parmi les hommes normaux, il convient d’en louer le Seigneur.
Ma mère m’appela à voix basse : – Sidi Mohammed ! Viens chercher le plateau.
J’allai la retrouver à la cuisine. Le plateau pesait lourd à mes bras d’enfant.
Je m’acquittai de cette fonction avec un Certain orgueil. Mon père versa le
thé. La conversation des deux hommes reprit. Elle se transforma peu à peu en
ronronnement. La fatigue envahit mes membres. Je me sentis triste et seul. Non
! Je ne voulais pas dormir, je ne voulais pas pleurer. Moi aussi, j’avais des
amis. Ils sauraient partager ma joie. Je tirai de dessous le lit ma Boîte Ã
Merveilles. Je l’ouvris religieusement. Toutes les figures de mes rêves m’y
attendaient.
I. Etude de
texte (10 pts) :
1) recopiez et complétez le tableau suivant :
 Titre |  Auteur |  Genre de l’œuvre |  Siècle |
Â2) Ce passage se situe :
a. Au début de l’œuvre   b. Au milieu de l’œuvre    c. A la fin de l’œuvre
3) Recopiez le tableau suivant et dites si les affirmations suivantes sont vraies ou fausses :
Driss | Â |
Driss | Â |
Driss | Â |
Driss | Â |
4) Dans ce passage la mère du narrateur n’est présente qu’à travers deux actions. Lesquelles ?
5) Relevez, dans le texte, deux arguments du père du narrateur qui appuient la décision de Moulay Larbi ?
6) Pourquoi Sidi Mohammed refusait-il de dormir ?
7) Dégagez du texte quatre mots appartenant au champ lexical de la religion.
8) Quelle figure de style reconnaissez-vous dans la phrase suivante ? et quel en est l’effet recherché ?
« Ils parlèrent de la qualité de récoltes, des prix des denrées, des amis communs »
9) Que pensez-vous de Sidi Mohammed qui se sent seul alors qu’il est entouré de ses parents ?
10) Partagez-vous le jugement que porte le père du narrateur sur le divorce de la
fille du coiffeur ?
II.
Production écrite : (10pts)
Maâlem
Abdeslem dit : « Il est déjà difficile de s’entendre avec une seule
femme. »D’après ce
que vous constatez dans la société marocaine, pourquoi, est-il difficile, de
nos jours, de se marier avec plusieurs femmes à la fois (polygamie) ?Rédigez un texte argumentatif où vous développez votre
réflexion en vous appuyant sur des arguments pertinents et des exemples précis.